mercredi 1 décembre 2010

The Hollow men (poème de T. S. Eliot)


Pour continuer avec la poésie en général, et la poésie en anglais en particulier, voici un poème de T.S. Eliot qui a servi de référence dans des œuvres cinématographiques majeures comme Apocalypse Now.

Son auteur, T. S. Eliot, est un américain qui a émigré en Grande-Bretagne et qui a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1948. Il écrit ce poème très sombre en 1922, dans un contexte marquée par la fin de la première guerre mondiale. Il le publie dans un recueil intitulé The Waste Land (La Terre vaine).

Les images sont époustouflantes par leur noirceur. Aucune lueur d'espoir. On dirait un tableau de Beksinski...

Je publie ici la partie I du poème (il y a 5 parties mais la partie I est ma préférée), en français et en version originale en anglais.

Traduction en français :

Nous sommes les hommes creux
Les hommes empaillés
Cherchant appui ensemble
La caboche pleine de bourre. Hélas !
Nos voix desséchées, quand
Nous chuchotons ensemble
Sont sourdes, sont inanes
Comme le souffle du vent parmi le chaume sec
Comme le trottis des rats sur les tessons brisés
Dans notre cave sèche.

Silhouette sans forme, ombre décolorée,
Geste sans mouvement, force paralysée ;

Ceux qui s’en furent
Le regard droit, vers l’autre royaume de la mort
Gardent mémoire de nous – s’ils en gardent – non pas
Comme de violentes âmes perdues, mais seulement
Comme d’hommes creux
D’hommes empaillés.


Poème original, en anglais :
We are the hollow men
We are the stuffed men
Leaning together
Headpiece filled with straw. Alas!
Our dried voices, when
We whisper together
Are quiet and meaningless
As wind in dry grass
Or rats’ feet over broken glass
In our dry cellar

Shape without form, shade without colour,
Paralysed force, gesture without motion;

Those who have crossed
With direct eyes, to death’s other Kingdom
Remember us—if at all—not as lost
Violent souls, but only
As the hollow men
The stuffed men.


2 commentaires:

  1. et pourtant, il faut désavouer le néant...

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  2. Non pas désavouer le néant mais le transcender après l'avoir identifié.

    Ainsi en va - t- il pour ce poème.
    Superbe

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