dimanche 26 août 2012

Le regard du loup (roman de Soufiane Ben Farhat)



Et oui, Soufiane Ben Farhat écrivait des romans bien avant d'être connu comme chroniqueur politique après  a révolution en Tunisie, et il a même gagné un Comar Découverte en 2010 avec "Le regard du loup".

Le personnage principal est un homme de plus de 40 ans. On sait très peu de choses sur sa vie passée. Ce qui est sûr, c'est qu'il a des problèmes en ce moment. Pas de problèmes d'argent, non, ça l'argent, il en a. Toujours. La voiture aussi, le travail, les enfants... Mais la relation avec les enfants est tendue, difficile... Foundou (c'est son prénom), vit sa crise de la quarantaine et fait sa descente aux enfers en se séparant de son habit de bon père de famille... 

Ce roman m'a fait prendre conscience à quel point les romans tunisiens francophones de ces dernières années se ressemblent. Phénomène qui va se confirmer avec d'autres lectures et sur lequel je n'arrive toujours pas à mettre un nom...

jeudi 23 août 2012

L'Attente (roman d'Ali Bécheur)



L'attente, c'est surtout l'attente du lecteur qui attend que quelque chose arrive enfin. Sur ce point l'auteur a su transmettre cette longue attente que vit le personnage principal. Le risque est dans un rythme lent, tellement lent qu'il frise l'ennui. Toutefois, je dois avouer que ce roman, je l'ai fini. Donc il y a bien quelque chose au delà de l'ennui qui vous laisse accroché au récit. Peut être l'attente... Sûrement l'attente...

Voilà ce que reproche le plus a ce roman. Ses phrases hachées. Comme sorties du mixeur. Comme une pluie intermittente. Comme l'hésitation lasse d'un quinquagénaire parti a la recherche d'une amie. Une amante. Et ça pendant une page. Deux pages. Non, le livre entier. Ce qui devient par moment pénible. Lourd. Difficile à lire. Et que dire de ce personnage principal ? Grave. Sombre. Comme une interminable attente. Comme quelque chose que l'on attend. Et qui ne se produit pas...

lundi 20 août 2012

Les rues de New York




New York était un espace inépuisable, un labyrinthe de pas infinis, et, aussi loin qu'il allât et quelle que fût la connaissance qu'il eût de ses quartiers et de ses rues, elle lui donnait toujours la sensation qu'il était perdu. Perdu non seulement dans la cité mais tout autant dans lui-même. Chaque fois qu'il sortait marcher il avait l'impression de se quitter lui-même, et, en s'abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n'être qu'un oeil qui voit, il pouvait échapper à l'obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire.

Paul Auster
Cité de verre 
(Trilogie new-yorkaise)

mercredi 15 août 2012

The Fountain (film de Darren Aronofsky)



Trois histoires dans trois périodes différentes qui racontent la même histoire : celle d'un homme qui veut sauver sa femme. Mais ce qu'il apprend pendant cette quête est peut-être aussi important que la quête elle-même à savoir : accepter sa propre mort et s'élever à des niveaux de conscience supérieurs.

Servi par un duo brillants (Hugh Jackman et Rachel Weisz), ce film classé science-fiction n'en est pas moins un film de spiritualité et de psychologie. Mais pour le spectateur ordinaire les clés de lecture manquent... Car pour déchiffrer les messages sous-jacents il faudrait s'armer de quelques notions de psychologie analytique, de croyances mayas et de mythologie judéo-chrétienne...

Quelque part, si l'on essaie d'interpréter le message du film sous la lumière de la psychologie analytique, on dirait que chaque homme voudrait sauver la femme qui est en lui. D'elle il puise ce qu'il a de pire, et de meilleur. La femme en lui est un passage qui lui permet d'accéder à des niveaux de spiritualité supérieurs, et, au final, à accepter sa propre mort. 

vendredi 10 août 2012

Geoges Marchais et Pascal Bruckner




(Apostrophes, émission de Bernard Pivot, 1990)

Marchais : Vous aviez dit que vous étiez anti-communiste, vous y avez particulièrement le droit. Moi je suis un démocrate et je respecte ce droit-là. Mais cela étant dit, j'ai lu votre livre avec beaucoup d'intérêt, parce que j'ai constaté entre votre livre et les idées qui sont les nôtres des convergences importantes...

Bruckner : (sourires) Je m'y attendais... C'est tout à fait normal...

Marchais : Vous ne regrettez pas de l'avoir écrit ?

Bruckner : Ah pas du tout, non non pas du tout !

Marchais : Je pense que ce que vous écrivez sur le Tiers-Monde vous le pensez sincèrement ?

Bruckner : Absolument oui...

Marchais : Comme moi je le pense aussi sincèrement, nous avons une convergence !

Bruckner : Vous avez une convergence totale sur tous les chapitres du livre ?

Marchais : Ah, mais je vous dis que c'est un livre très intéressant ! Que j'ai beaucoup apprécié !... Beaucoup apprécié... Et pas seulement pour ça, je constate que vous avez avancé une série d'idées sur lesquelles nous nous sommes battus depuis longtemps

Bruckner : Vous voulez dire que j'étais communiste sans le savoir ?

Marchais : (rires)... Je trouve que c'est un bon livre... Vous en faites ce que vous voulez...

mardi 7 août 2012

Nietzsche par Gilles Deleuze (essai de Gilles Deleuze)




Comment pénétrer le monde philosophique de Friedrich Nietzsche sans être rebuté par sa complexité ?

Réponse : en commençant par une excellente introduction comme le petit livre de Gilles Deleuze.

Deleuze explique avec des termes simples les grands concepts nietzschéens permettant de lire avec plus d'aisance des oeuvres monumentales comme "Ainsi parla Zarathoustra". Le tout est agrémenté de longues citations prises dans l'oeuvre du philosophe allemand. 

Beaucoup ont mal compris Nietzsche, y compris le régime nazi d'Hitler qui interprétait les concepts à sa guise. Ainsi, la volonté de puissance est devenue dans l'idéologie nazie la volonté de dominer les autres. Faux, nous dit Deleuze. Cette interprétation se trouve être aux antipodes de la pensée nietzschéenne. 

Notons que le livre de Deleuze a été, lui aussi, sujet aux critiques qui lui ont reproché une exégèse subjective du grand philosophe. N'empêche, pour un débutant, c'est une excellente porte d'entrée...

samedi 4 août 2012

Stupeur et tremblements (roman d'Amélie Nothomb)



Le père d'Amélie Nothomb était diplomate belge en Asie. Amelie a vécu sa petite enfance au Japon et de croyait japonaise, jusqu'au jour où ses parents emménagent en Chine.

Très attachée au Japon et sa culture, Amélie y revient au début de sa vie d'adulte pour y tenter sa chance dans une entreprise. C'est cette aventure qu'elle raconte dans stupeur et tremblements. Une année de dégringolade vers le fond de l'échec professionnel, teintée par le choc civilisationnel avec un japon certes moderne mais différent de l'occident. En même temps que l'échec dans le monde de l'entreprise, une réussite se profile... Celle d'Amélie Nothomb l'écrivain...

mercredi 1 août 2012

Mercure (roman d'Amélie Nothomb)


Roman composé principalement de dialogues, il raconte la double histoire d'une fille séquestrée sur une île par un vieux monsieur, qui dit l'aimer et vouloir la protéger des regards des autres. Fille défigurée, désespérée et triste, qui refuse elle-même de sortir de sa réclusion. L'histoire se répète 2 fois, sauf que la 2ème fois une infirmière est là pour tenter de faire quelque chose...

La fin alternative que donne l'auteur, bien qu'elle soit aussi vraisemblable que la fin officielle, confère un caractère artificiel à l'intrigue et lui fait perdre en intensité. Au-delà, cela reste un roman fidèle au style et au talent d'Amélie Nothomb. Un bon roman d'été...